Après (sans, anti) - Ces trois prépositions et préfixes sont couramment employés dans les médias pour définir des comportements ou des concepts d’opposition ou de transition qui, finalement, relèvent tous d’un négativisme postmoderne C’est toujours après que ça se passe, comme la high-tech transite vers l’après-internet, les opérateurs télécom vers l’après-GSM, la société libérale vers l’après-11 Septembre, l’économie vers l’après-globalisation, les entreprises vers l’après-35 heure. Ce « transitionnisme » prudent n’a d’égal qu’un « antisme » virulent : on trouve toujours quelqu’un quelque part pour être anti-mondialisation, anti-capitalisme, anti-américain, anti-beurre de cacahuète…Les anti forment la grande cohorte des penseurs de la modernité qui cachent leur nostalgie du passé. Telles les feuilles mortes à l’automne, de nouveaux démunis débarquent à chaque saison, comme les sans-fenêtres toulousains de l’après-AZF. Rappelez-vous également, dans la préhistoire, les sans-usines de Moulinex, devenus célèbres par leur slogan qu’aucun pubeux n’aurait pu inventer tellement il est magnifiquement percutant : « Du fric ou alors boom ! » L’usage répété de ces expressions contribue à laisser entendre que l’humanité est en permanence dans une phase de transition. Et si le transit est difficile, tant pis pour nous, on nous forcera à avaler la soupe à la grimace. Autres mots...
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