vendredi 21 novembre 2008

Convergence

Convergence - Littéraire, c'est une mode ; exemple : le phantasme converge avec le minimalisme pour donner des romans extraordinairement vides. Sexuelle, elle promet bien du plaisir. En économie, elle annonce plutôt des soupirs. La convergence de deux activités, c'est paraît-il une bonne affaire. Exemple : on va marier les télécoms et le multimédia. Résultat : les tuyaux saturent et le contenu se vautre. Certains grands patrons (voir J2M) se sont faits les apôtres de la convergence, ce qui leur permet de justifier les coupes claires ou les virages à 180° : tout ce qui n'est pas convergent est sacrifié. Gros avantage, ils sont les seuls à pouvoir décréter ce qui est convergent ou pas et çà peut changer d'un jour à l'autre, suivant leur humeur ou les cours de bourse, les opinions d'un consultant ou les prévisions d'un analyste. C'est dire si les objets de la convergence bougent souvent. De quoi en avoir mal aux yeux ! Pour le salarié, c'est simple : quand il converge, il a des stock-options, quand il diverge, il est vendu.Autres mots... 

Contribuable

Contribuable - Le mot anglais est beaucoup plus direct : taxpayer, payeur d'impôts. On France, on ne paie pas d'impôts, on contribue au bien-être général. Ce qui explique sans doute le manque de réaction des Français sur ce sujet : s'ils savaient qu'ils paient beaucoup d'impôts, en gros plus que partout dans le monde, peut-être se laisseraient-ils un peu moins faire. C'est la même chose avec les technologies de l'information : si l'utilisateur savait…Autres mots... 

Consultant (bis)

Consultant  - En vacances à bord de son 4x4, un jeune homme s'arrête près d'un berger et l'interpelle : " Si je vous dis exactement combien vous avez de moutons, vous m'en donnez un ? - D'accord, dit le berger. ". Le jeune homme déploie son antenne parabolique, branche son GPS, pianote sur son PC portable, calcule sur son tableur électronique pendant une heure puis annonce triomphalement : " 547 bêtes ! - Exact, dit le berger. " Le jeune homme choisit donc un bel animal dans le troupeau et le fait monter dans son 4x4. Au moment où il s'apprête à partir, le berger lui dit : " Et si je devine votre métier, vous me rendez ma bête ? - D'accord ! dit le jeune homme, sûr de lui. - Vous êtes consultant ! dit le berger. - Ça alors, demande le jeune homme interloqué, comment l'avez-vous deviné ? - C'est simple, dit le berger. Vous êtes venus me voir sans que je ne vous aie rien demandé. Vous avez mis des heures à trouver quelque chose que je savais déjà. Et, en plus, vous ne connaissez rien à mon métier : la bête que vous avez prise, c'est mon chien ! "Autres mots... 

Consultant

Consultant - Jeune diplômé que vous payez très cher pour qu'il vous délivre au bout de six mois des informations que vous connaissez déjà et qui ne vous servent à rien. Cette espèce a envahi la high tech comme des lapins la garenne et ils y font autant de dégâts. Plus le problème à résoudre est lourd, plus les consultant sont jeunes et nombreux. A partir de là, on a du mal à les distinguer les uns des autres. Y compris au niveau du sexe car rien ne ressemble plus à un consultant homme qu'un consultant femme : lunettes, cheveux court, costume gris. C'est une espèce hermaphrodite, voire asexuée. La preuve, un consultant ne rougit pas (il a toujours raison) et ne fait pas de blagues (il est interdit d'avoir le sens de l'humour quand on se prend si au sérieux). Quand on les croise dans les couloirs (ce qui est rare car, la plupart du temps, ils sont enfermés dans vos bureaux où ils consultent internet à vos frais), ils ne disent jamais bonjour, ils sont déjà à l'autre bout du couloir (en fait, ils allaient aux toilettes) que vous vous demandez encore comment les aborder. Le consultant a des yeux bleu acier insolents qui vous transpercent comme si vous n'existiez pas. La seule fois où il vous dit au revoir, c'est pour présenter une note salée, que vous préférez finalement lui régler pour éviter qu'il revienne. Il parle un langage codé, rempli d'acronymes anglo-saxons : " Et votre R.O.I. ? et votre Ebitda ?... " Surtout, faites semblant de comprendre dès le départ, sinon il vous en sort plein d'autres. Il ne travaille qu'avec le top management (en général, celui qui est au-dessus de vous) et ne rencontre jamais les salariés de base. Il aurait trop peur qu'ils lui disent la vérité, celle qu'il est censé découvrir après de longs mois d'études. Les fournisseurs informatiques ont compris que ce métier était beaucoup plus rentable que de fabriquer des matériels ou des logiciels et ils cherchent tous à devenir des sociétés uniquement de consultants, le reste de l'activité étant sous-traitée en Inde.Autres mots... 

Conjoncture

Conjoncture - Rarement favorable depuis le début du 21e siècle. On ne fait plus de conjecture sur l'évolution de la conjoncture à cause de la conjonctivite dont sont affublés les analystes. Ne fait que se retourner, ce qui donne des torticolis à tout le monde et tout ce qui était vrai hier devient faux et inversement. Voir Visibilité. Contre-sens : réunion de cons. Quoique…quand les gens se réunissent pour parler de l'économie… Antonyme : croissance.Autres mots... 

Con

Con - Pas d'urgence à le devenir. Mais c'est dur. Surtout quand on voit les pubs des fabricants high tech.Autres mots... 

lundi 22 septembre 2008

Cohabitation

Cohabitation - Politique : Mutation génétique incontrôlée par laquelle deux hommes politiques opposés tentent de parler d'une même voix, dite gauche-droite ou droite-gauche, ce qui produit évidemment des couacs. En fait, il y en a toujours un des deux qui est vizir et l'autre qui veut être vizir à la place du vizir. Ca vous rappelle une bande dessinée, n'est-ce-pas ? Les problèmes de cohabitation occupent 100% du temps des politiques, ce qui leur évite de se pencher sur les vrais problèmes, ceux qui intéressent les citoyens. Technique : En informatique, la cohabitation ne marche soi-disant pas : on est Mac ou PC, Windows ou Unix, miniteliste ou internaute…On est exclusif par principe, parce qu'on ne fonctionne qu'avec des 0 et des 1. Dans la réalité, tout ça peut très bien marcher ensemble mais personne ne vous dit comment. Voir 01. Société : prélude au PACSAutres mots... 

Cocos

Cocos - Anciennement : abréviation populaire de " communistes ". Aujourd'hui : raccourci pour consommateurs connectés . Une expression qui aurait du théoriquement s'abréger " concons " mais cela frisait le politiquement incorrect, si ce n'est le kakemphaton (rencontre de deux sons qui produit un effet désagréable ; exemple : " Je suis Romaine hélas puisque mon époux l'est " , Corneille, Horace, première version, nous explique Claude Gagnière*.) Le coco moderne dépense beaucoup plus que l'ancien et surfe sur internet, en général sur des sites de cul où il cherche fiévreusement comment aller plus loin sans donner son numéro de carte bleue, ce qui est extrèmement difficile mais il paraît qu'on peut y arriver. Le coco est suréquipé (téléphone portable, PC de poche, DVD, etc.) et passe son temps à régler les problèmes de connexion entre ses différents appareils. * " Pour tout l'or des mots ", Editions Robert LaffontAutres mots... 



Click and Mortar

Click and Mortar - Littéralement " du clic et du mortier " : désigne une entreprise traditionnelle du BTP (celle qui fait du brick and mortar) qui tient absolument à aller sur internet pour vendre son béton. Et par extension tout type d'entreprise qui se met au e-business en faisant des contorsions invraisemblables (par exemple en modifiant toute son organisation). En fait, pour le client, comme il faut bien se faire livrer ce béton, c'est souvent plus rapide de passer un coup de fil au commerçant de matériaux du coin. Mauvaise traduction : " au claque et mourir ".Autres mots... 

Citation

Citation - Alibi. Quand on ne sait pas quoi dire, on se cache derrière une citation, voire une allusion, ce qui est nettement plus perfide. Il est de bon ton dans les discours stratégiques du monde high tech ou politique de citer l'apophtegme de tel ou tel auteur classique, qu'on n'a évidemment jamais lu mais qu'on a trouvé en deux clics de mots-clés sur citationsdumonde.com. La référence culturelle légitime l'imperméabilité du discours. Léon-Paul Fargue disait un truc du genre : " Utiliser une citation classique, c'est comme exhumer sa grand-mère devant sa maîtresse "…Que le lecteur me pardonne mes travers obituaires et que toutes les maîtresses du monde sachent qu'il y a toujours quelque chose à apprendre de l'aïeule de leur amant. * dans l'excellent ouvrage : " Les allusions littéraires " de Jean-Claude Bologne, chez Larousse.Autres mots... 

Chat

Chat - Prononcez tchatte. De l'anglais to chat, causer. Rien à voir avec le sexe féminin ni avec l'animal de même nom, si ce n'est que, dans ces forums de bavardage sur internet, on sort parfois ses griffes et on parle souvent sexe.


Car le niveau des discussions, alimentées par de jeunes internautes boutonneux pré-pubères et analphabètes, est largement en dessous de la ceinture.


Le chat a son propre jargon ; par exemple si on vous écrit CUL, répondez OK sans rougir, car ce sont les initiales en phonétique anglaise de " See-You-Later " (à plus tard).


Citons également en français les inénarrables: mdr pour " mort de rire " ou oqp pour " occupé ".


Mais, le plus drôle, ce sont les smileys ou binettes en québécois, une suite de petits signes tapés au clavier pour exprimer un sentiment ou une opinion. En fait, pour les comprendre, il faut tourner la tête de 90° sur la gauche, ce qui est le moyen le plus commode pour lire un écran, et là, effectivement, on voit apparaître une sorte de petit dessin naïf. Faisons un exercice : voici quatre smileys avec, en dessous, leurs définitions dans le désordre, à vous de les rapprocher (la solution sera dans un prochain livre).c=:-) [:-) 8-) <|:-) " c'est un Chinois " ; " je mets des lunettes "; " il porte un walkman " ; " c'est un chef cuisinier ". Autant d'expressions indispensables pour chatter correctement.


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mardi 8 juillet 2008

Challenge

Challenge - Mot d'origine anglaise et on comprend pourquoi : le challenge, en amour comme en économie, est présenté comme un objectif alors que c'est une difficulté insurmontable pour des raisons incompréhensibles.


Voir Défi.


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Centre

Centre - Rassemblement politique de ceux qui n'ont pas beaucoup d'idées. Ca fait de plus en plus de monde. Comme en marketing.


Sexuellement parlant : quelque chose comme le point G, ce truc qui existe quelque part. Paraît-il. Il y en a qui le cherchent encore.


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dimanche 29 juin 2008

Challenge

Challenge - Mot d'origine anglaise et on comprend pourquoi : le challenge, en amour comme en économie, est présenté comme un objectif alors que c'est une difficulté insurmontable pour des raisons incompréhensibles.


Voir Défi.


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Centre

Centre - Rassemblement politique de ceux qui n'ont pas beaucoup d'idées. Ca fait de plus en plus de monde. Comme en marketing.


Sexuellement parlant : quelque chose comme le point G, ce truc qui existe quelque part. Paraît-il. Il y en a qui le cherchent encore.


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Centime

Centime - Cette unité de mesure monétaire, tombée en désuétude, n'était plus utilisée que par les personnes âgées et les ringards, c'est-à-dire les pubards du loto et les politiques (à propos des voyages privés de Chirac), quand elle a été brutalement remise à la mode par l'euro ; ainsi, une baguette vaut 64 centimes d'euro, sauf dans les pays où il n'y a pas de baguette.


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jeudi 19 juin 2008

Capital risqueur

Capital-risqueur - Financier qui, depuis le krach boursier des valeurs internet, prend le minimum de risques avec un maximum d'argent qui n'est pas à lui.


Commentaire : Finies les montagnes russes, le capital-risqueur a mal au cœur (à l'endroit du portefeuille) et préfère un circuit pépère. C'est Schumacher qui se mettrait au vélo. Hier excité comme un pou, aujourd'hui peureux comme un mouton, ce petit bras de la finance veut continuer à rafler la mise, mais seulement à coup sûr.


Le capital-risqueur moderne joue toujours à la roulette, mais uniquement sur le bon numéro et si possible une fois qu'il est sorti. Ils ont oublié la pub du Loto, ces consternants comptables : " 100% des gagnants ont tenté leur chance ".


Du coup, ils ont asséché le marché des start up. Ca devient dur pour ceux qui ont encore des idées, ces naïfs qui croient que le rôle d'un entrepreneur est d'inventer : ils n'ont rien compris, les pauvres (sic)!


Le business plan qui plaît aux capital-risqueurs de l'après-krach, c'est celui qui s'appuie sur une technologie éprouvée (sous-entendu aux Etats-Unis), sur un modèle expérimenté (idem), sur une clientèle professionnelle captive (pas de frais de promotion), sur un compte d'exploitation en béton (bénéfices la première année, sinon rien), et qui est dirigé par des manageurs seniors sous-payés, ayant fait carrière exclusivement dans des grands groupes, vous savez, ceux qui privilégient l'autonomie et l'initiative.


Fin de l'aventure, fin du jeunisme, c'est comme pour les raves parties ! On danse, mais en mesure s'il vous plaît et uniquement là où c'est permis !


Certes, les créateurs de dotcoms ont exagéré dans le cash-burning et le virtuel. Mais, comme à l'époque ils ont su convaincre pas mal de financiers, de deux choses l'une (" l'autre c'est le soleil " disait Prévert): où ils étaient spécialement malins où les autres étaient particulièrement idiots.


En anglais : L'abréviation anglaise, V.C (pour venture capitalist), vient contredire le dicton populaire selon lequel l'argent n'a pas d'odeur.


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Cash-burning

Cash-burning - Littéralement " cramer le pognon ". Attitude incompréhensible pratiquée pendant quelques mois dans les années 2000, par des créateurs de start up et les financiers qui les soutenaient.
Objectif: dépenser un maximum d'argent en un minimum de temps pour promouvoir des activités qui n'existent pas et dont personne n'a besoin.


C'est cet appétit de flouze, pépétes, monnaie oseille etc. qui a permis des envolées en bourse : tout le monde a cru que plus on avait besoin d'argent, plus on allait en gagner.


Le cash burning aurait en fait résulté d'une consommation abusive de produits stupéfiants, comme le B2C, importé des Etats-Unis. L'expression étant strictement anglaise, elle ne peut pas désigner en français une prostituée.


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Cannabis

Cannabis (haschich, marijuana, etc.) - Plante dicotylédone apétale cousine du houblon, dont le principe psychoactif bien connu s'appelle le delta-9-tétrahydrocannabinol (delta-9-THC), découvert en 1964 par l'israélien Raphaël Méchoulam.


Tous les jeunes fument du cannabis. Mais personne n'en parle, parce que c'est une substance illicite. On peut donc s'en procurer très facilement à la sortie des collèges et de lycées, rendez-vous préférés des dealers.


Si votre enfant vous paraît pâle et mou et qu'il se traîne comme çà depuis plusieurs jours, c'est qu'il en fume trop ou de mauvaise qualité. Conseillez-lui alors de changer de fournisseur.


Les moins jeunes en fument aussi, surtout quand ils travaillent dans la pub ou dans le développement de jeu vidéo.


Pour faire branché, quelques politiques laissent entendre que, ma foi, un petit joint de temps en temps… C'est dans ces moments-là qu'ils font dans les médias des déclarations bizarres que leur état-major a ensuite bien du mal à expliquer au public.


C'est notamment le problème des Verts, chez qui on fume beaucoup de cannabis écolo.


La substance psychotropique a été largement utilisée aux belles heures de la Silicon Valley par les informaticiens en mal d'inspiration. On prétend que c'est ainsi que naquit le Macintosh. En tout cas, le programmeur qui, a l'époque, a inventé un des plus fameux économiseur (l'image qui s'affiche à l'écran quand votre ordinateur se repose) devait  en avoir consommé une bonne dose : il dessina des " Flying Toasters ". Oui, vous avez bien lu, des grille-pains de toutes les couleurs qui traversaient l'écran… en volant !


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Cadre

Cadre - Jeune, il est ingérable à cause des 35 heures.Quadra-quinqua, il est en crise depuis 30 ans.


Car il ne s'est jamais vraiment remis des années 1968 and co, où il a pris en pleine poire le " peace, love and flowers " des baba-cools quand lui vivait au rythme " métro-boulot-dodo ". Depuis, il se traîne.


Le cadre masculin est plus frappé que le cadre féminin par cette sorte de dépression parce qu'elle s'inscrit dans une vaste remise en cause. Il ne se sent plus vraiment jeune, pas tout à fait vieux, il a des enfants qui ont grandi et qui le secouent comme un Orangina, des parents qui ont vieilli et qui le harcèlent. Il jette un regard nostalgique sur les jeunes femmes de 20 à 30 ans qui passent autour de lui, hiératiques dans leur incroyable féminité. Il tourne en rond avec ses amis parce qu'ils se sont tout dit. Au boulot, il se fait talonner par les cyber-jeunes dont les dents de loup sont des clics de souris. Son âme a perdu la naïveté de l'enfance, ses muscles se sont amolli. Son sexe ne demanderait qu'à lui prouver le contraire mais les occasions manquent et il n'a pas le courage de les provoquer.


Que lui reste-t-il ? Une espèce d'intuition qu'il comprend un peu mieux les choses qu'avant, une certaine prétention à pouvoir agir un peu plus sur son environnement. Ce monde, il le regarde pourtant avec étonnement et se demande : " C'est çà, vraiment, que j'ai bâti pour mes enfants ? Ce désordre insensé, cette confusion des idées, ce royaume de l'amalgame, cet oubli du passé… ? " Alors, peu à peu, il tente un rétablissement: celui de la sérénité molle, seule philosophie capable de le faire vivre à peu près sain d'esprit dans le troisième millénaire.


Bref, les vieux cadres sont mous et les jeunes sont imprévisibles.


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Business angel

Business angel - Ange du business. N'a rien d'un ange et ne connaît rien au business.


Ainsi nomme-t-on les entrepreneurs qui, ayant réussi à gagner un peu d'argent dans leurs affaires d'origine, se disent qu'ils peuvent en gagner beaucoup plus en investissant dans les affaires des autres et se mettent des ailes dans le dos pour inspirer confiance.


En fait, à partir du moment où ils se transforment en banquiers, ils deviennent aussi insupportables qu'eux.


Rien à voir avec les Hell's Angels qui ne sont pas des anges non plus mais eux au moins, ils ont de belles motos


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lundi 9 juin 2008

Bug de l'An 2000


Bug de l'an 2000 - Plus grand succès médiatique du 20e siècle (celui du 21e étant Loft Story).
L'industrie informatique a réussi à faire croire à des millions de gens que tous les ordinateurs allaient se planter à la fin de 1999 parce qu'elle pensait qu'on changeait de siècle.
En fait, elle s'était gourée d'un an.
Finalement, on a quand même changé de siècle, il ne s'est rien passé et Bill Gates (le patron de Microsoft) est toujours très riche.
Car pendant ce temps, les entreprises et les particuliers ont dépensé beaucoup d'argent pour éviter le fameux bug, qui a refusé de se produire, tellement il avait peur de toutes les parades qu'on lui avait préparées. Autres mots... 

lundi 2 juin 2008

Bug

Bug - Vient de l'anglais bug, punaise et par extension bestiole nuisible, comme celle qui, en se faisant griller par les circuits électriques, provoqua la première panne du premier gros ordinateur. C'était en l'an 28 av MC (Microsoft).
En fait, ce serait plutôt une araignée que les programmeurs ont dans le ciboulot, vu le nombre d'erreurs qu'ils font quand ils écrivent leurs logiciels.
Un bug, c'est un défaut d'un programme informatique qui fait qu'il ne fonctionne pas comme il devrait.
Ca, c'est la définition officielle et elle fait marrer tout le monde parce que personne n'a jamais vu un programme marcher " comme il devrait ". Il a plutôt tendance à fonctionner comme il l'entend. Le bug c'est un peu la " fôte d'ortografe " du programmeur mais la différence c'est qu'une erreur d'écriture n'a jamais empêcher de continuer à écrire. Tandis que le bug, lui, il bloque tout. Quand c'est buggé (bogué), çà ne marche plus où çà donne des résultats hilarants.
Prononcez : beugue, avec un air dégoûté. En français : bogue, comme l'enveloppe piquante de la châtaigne.
Un bug, çà pique et çà file une châtaigne. De toutes façons, quelle que soit la langue, quand vous le dites, ça vous dessine la bouche en cul de poule. Essayez devant la glace, vous verrez, vous ressemblerez à un poisson qui fait des bulles. Alors, évitez.
Par extension : s'applique aussi à une panne de tout type de matériel.
Commentaire : L'informatique, c'est comme le gruyère : plus il y a de programmes, plus il y a d'erreurs et plus il y a d'erreurs, moins il y a de programmes (sous-entendu : qui marchent). Il semble qu'il soit scientifiquement impossible de fabriquer le moindre bidule informatique sans qu'il soit automatiquement bourré d'imperfections en tout genre. En fait, c'est plus simple : le bug est le fondement de l'industrie informatique. Celle-ci se donne comme objectif de créer à bas prix des logiciels et des matériels pleins d'erreurs qu'il faut ensuite réparer en appelant le service après-vente qui, lui, est une activité extrêmement rentable. C'est exactement le même principe que dans la machine à laver : le seul qui gagne de l'argent, c'est le plombier. C'est pourquoi vous devez conseiller à vos enfants de faire, au choix, dépanneur de machines à laver ou de machines informatiques.
Voir SSII.
Attention : " T'es buggé ou quoi ? " est une expression extrêmement péjorative si elle vise à qualifier les performances amoureuses de quelqu'un. Autres mots... 

Bobos


Bobos - Abréviation de " bourgeois-bohémiens " ; tentative sociologique de la fin du 20e siècle, intéressante mais maladroite, et qui s'est finalement soldée par un échec, visant à définir une classe de gens que c'est-pas-parce-qu'on-gagne-plein-de-pognon-qu'on-a-pas-aussi-envie-de-s'éclater-de-temps-en-temps.
En fait, la réalité est plus cruelle : soit on se marre, soit on travaille. Le concept a donc disparu aussi vite qu'il est né.
Dans l'histoire des grandes classifications sociétales, les bobos auraient pourtant bien aimé remplacer feu les yupies (young urban professionnal, les jeunes citadins qui bossent), ainsi qu'on appelait dans les années 90 ces travailleurs branchés, riches, intelligents mais l'œil trop brillant à cause d'un abus de cocaïne, une drogue devenue politiquement incorrecte, ce qui les a rapidement fait disparaître du paysage médiatique. Autres mots... 

samedi 31 mai 2008

Bit(e)

Bit(e) - Sans e et pas d'amarrage, abréviation de binary digit, bidule binaire qui stocke l'information quelque part dans l'ordinateur, en général vous ne savez jamais où et à condition qu'on n'oublie pas de l'allumer.
Bit, c'est aussi un vieux mot anglais, qui veut dire un petit bout de machin (just a little bit) ou encore le mors dans la bouche du cheval. Quand votre ordinateur prend le mors aux dents et qu'il vous raconte n'importe quoi en hennissant, c'est qu'il a avalé ses bits de travers.
L'avantage du bit informatique par rapport à ses homophones, c'est qu'il n'a que deux valeurs : 0 ou 1. Contrairement au côté échangiste de la bite d'amarrage qui peut servir à plein de bateaux différents.
Et contrairement à l'autre qui, apparemment et c'est un peu agaçant, aurait des proportions extrêmement variables selon les individus et les situations.
C'est la vieille histoire des deux hommes qui soulagent leur vessie au-dessus de la margelle d'un pont de rivière: le premier dit " Le fonds de l'air est frais. " Le deuxième répond : " Le fond de l'eau aussi. "..autres mots....


Bios


Bios - Un mot ultra-technique pour paraître branché sans effort. Permet de gagner tout de suite l'estime de ses proches. Se prononce d'une traite : biosse.
Si on vous dit que cela signifie Basic Input Ouput System, cela ne vous servira guère dans les salons.
Rien à voir en tout cas avec le sexe qui peut être assimilé à un système d'entrée-sortie mais qui n'est pas basique.
Par contre, si vous pouvez caser dans une conversation: " T'as touché au set-up (prononcez sept-heuppe) de ton Bios pour changer les I-R-Q de tes périph ? ", soit on vous répond et là, prétextez un malaise, soit on vous regarde bouche bée comme si vous étiez un petit génie et vous pouvez commencer à signer des autographes et même, éventuellement, à écrire un livre sur la technologie. Autres mots... 

B2C


B2C - Prononcez bite-ou-scie. Modèle d'affaires consistant à vendre par correspondance électronique, au bout d'une heure de connexion, et en livrant sans respecter les délais, des produits non conformes à la demande, alors que l'on peut acheter en cinq minutes au même prix les produits appropriés au magasin du coin.
Difficile à mettre en œuvre, ce modèle a bien marché au départ mais les financiers ont arrêté d'y croire le jour où leur femme leur a demandé de faire les courses sur internet.
Rien à voir avec un boys band.
En anglais, abréviation de : business to consumer, c'est-à-dire directement du producteur au consommateur, mais via internet pour compliquer les choses. Sinon, ce serait trop facile.
Antonyme : B2B, prononcez bite-ou-bi , qu'on pourrait traduire en français par : la bourse ou la vie.
Car le B2B, c'est le business entre professionnels sur internet, le seul qui marche parce que les petits rigolos n'y sont pas admis et que le ticket d'entrée y est très élevé. Un peu comme la roulette au casino.
Dans un autre domaine, le B2C et le B2B sont des figures compliquées du kamasoutra, réservées à des contorsionnistes. Autres mots... 

mercredi 28 mai 2008

Barbares

Barbares - Ainsi a-t-on qualifié, pendant un certain temps, les créateurs de start up internet qui débarquaient sur des marchés encombrés en voulant tout casser et en ne respectant aucune règle : pas question, par exemple, d'attendre les profits pour aller en bourse.
L'objectif prioritaire du créateur était de faire parler de lui et de récupérer un maximum d'abonnés à son site web, par tous les moyens. Ensuite, le cours grimpait dans des proportions vertigineuses et il revendait ses parts en ayant décuplé sa mise, pour prendre sa retraite à 30 ans.
Hélas, " les faits sont têtus " nous avait prévenus Lénine et tout ne s'est pas passé exactement comme prévu. Mais c'est la faute aux financiers, bien sûr.
Le barbare se reconnaissait dans les salons d'affaires par une figure mal rasée d'où émergeaient des yeux brûlant d'une incroyable insolence, un peu comme ceux des consultants. Quand les cours boursiers se sont inversés, il a rasé sa barbe et il s'est mis à faire les yeux doux mais plus personne ne le regardait.
Antonyme : mutant. C'est le cadre d'entreprise traditionnelle qui, piqué par le virus du web, se prend tout d'un coup pour un entrepreneur internet. Il arrache sa cravate, chausse des Reebok et, l'œil allumé, se met à parler avec des mots bizarres: "Boys ! On va flamber 100 briques dans l'année pour affilier notre portail B2B". Ensuite, soit il devient patron de l'activité e-business de sa boîte et il est viré quelques mois après, soit il est viré tout de suite. Autres mots... 

Bande passante


Bande passante - Non, ce n'est pas un groupe de badauds! Au départ, la bande passante, c'est très technique, ça se calcule en mega ou gigaherz, c'est une unité pour mesurer les fréquences disponibles en communication.
La règle est simple: plus la bande est large, plus vous êtes saturé d'infos.
Aujourd'hui, le terme s'est étendu et désigne plutôt la capacité à supporter ce fameux haut débit dont personne n'a vraiment besoin, à part les opérateurs télécoms pour se refaire une santé, après leur flop dans le Wap et l'UMTS.
Si vous voulez paraître branché, dites plutôt : " Dis donc, ta sono (ta moto, etc.), elle a une méga bande passante ! " .
Quand un homme dit à une femme (ou inversement) " Toi, t'es une vraie bande passante ", cela peut être interprété de plusieurs manières… A manier donc avec précaution. Autres mots... 

Avenir


Avenir - Sombre, incertain, complexe mais aussi ouvert, flexible, changeant… Comme l'économie et comme les technologies.
Pierre Dac avait raison : " La prévision est difficile, surtout quand elle concerne l'avenir. " Autres mots... 

Avatar

Avatar - Dans le sens commun, désavoué par l'académie, avoir des avatars, c'est avoir des ennuis, des avanies.
Dans l'univers du jeu en réseau et des communautés sur internet, un avatar, c'est un clone virtuel du joueur ou de l'internaute, un pseudonyme derrière lequel il se cache et qui a une forme bien visible sur les écrans.
Ce qui n'est au départ qu'un jeu prend une consonance bien plus mystique quand on sait qu'avatar vient de l'hindou ou il symbolise les différentes incarnations humaines que peut revêtir Vishnou !
Méfiez-vous de vos avatars, ils vous apporteront peut-être des ennuis !
Le summum de l'avatar peut conduire à la schizophrénie, par exemple un homme politique qui se prendrait pour sa marionnette des Guignols ou encore un monde virtuel qui se croirait un monde réel, scénario bien connu des films cultes de science-fiction et des partis politiques. .Autres mots... 

lundi 26 mai 2008

Art

Art - Dernier espoir des moralistes ; dans les salons, il y a toujours quelqu'un pour dire : " Au 21e siècle, l'art remplacera la religion" .... Et les gens opinent alors gravement sans comprendre. Dans une variante contemporaine, art est remplacé par internet mais ça n'a pas pris parce que le net, ce n'est pas l'opium du peuple, c'est tout juste un bonbon qui n'a plus de goût. ...autres mots...

Arobase

Arobase (@) - Symbole d'internet : on ne sait pas ce que ce caractère veut dire ni d'où il vient ni à quoi il sert vraiment mais tout le monde en parle et l'utilise. Attention, quand vous épelez l'adresse de votre e-mail, ne dites pas arobase mais "at", à l'anglaise, sinon vous passez pour un demeuré. Les Anglais non plus ne savent pas pourquoi ils disent çà, mais ils le font avec tellement d'arrogance ! Autres mots... 

Ananova

Ananova - Créé en avril 2000, ce personnage a été labellisé par le livre Guiness des Records comme la première présentatrice de journal virtuelle.
On peut donc la regarder sur un site web ânonner des dépêches d'agence : on ne voit que sa tête et on imagine le reste.
On se dit qu'elle a tout d'une grande (femme sexy), tous les hommes ont envie de coucher avec elle, mais ce n'est pas possible, on peut juste la regarder et gémir de frustration.
Ananova dit autant de choses idiotes que les vraies présentatrices mais elle, au moins, elle n'a pas l'air d'y croire vraiment. Autres mots... 

Analyste


Analyste - Psychothérapie : un vieux professionnel qui écoute en privé et qui sait ce qu'il ne veut pas dire. Finances : un jeune amateur qui parle en public de ce qu'il ne sait pas et qui se trompe tout le temps.
Dans cette dernière acception, le mot pourrait être une contraction de anal et de kyste , vulgairement traduisible par " trou du cul ", plus quelques épithètes empruntées au vocabulaire médical (version salle de garde).
Commentaire : les virevoltes de la net économie et le yoyo boursier des valeurs high tech ont fait beaucoup de tort aux analystes, hier portés aux nues, aujourd'hui voués aux gémonies. S'ils avaient vus juste, ils seraient milliardaires et feraient la Une de Paris-Match. Mais les analystes ont un vrai problème, ils sont myopes : " Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. " dit le proverbe chinois. Il est pourtant tentant de prédire l'avenir boursier des entreprises sur la base de quelques calculs mathématiques tellement compliqués que personne ne les comprend et d'informations parcellaires, piochées ici et là, soigneusement amalgamées pour en faire une tendance. Un analyste qui parle doctement d'une entreprise ne la connaît pas, n'a jamais visité ses usines et n'a jamais réellement discuté avec ses dirigeants. Sinon il pourrait se laisser influencer. C'est un peu comme ces profs d'architecture aux Beaux-Arts qui se vantent devant leurs étudiants de n'avoir jamais construit une maison.Autres mots... 

dimanche 25 mai 2008

Amour

Amour - Agiter avant de s'en servir. Ou bien : Démarrer-Arrêter-Démarrer-Arrêter… Comme Windows.
Dans le temps, on parlait de l'amour de son métier.
Aujourd'hui, quand on parle d'amour dans le métier, il ne peut s'agir que de harcèlement sexuel ...autres mots...

samedi 24 mai 2008

Actionnaire

Actionnaire - En langage juridique une personne morale, c'est une organisation, une entreprise. Comme si une entreprise se préoccupait de la moralité!
Car le gros actionnaire est par définition une personne morale amorale, affectée d'un trouble oculaire spécifique: dans des comptes financiers, elle ne peut lire que la ligne du bas, celle du résultat ; cette ligne s'appelle en anglais bottom line, littéralement la ligne du derrière ; expression qu'on aurait envie de traduire - mais ce ne serait pas correct - par: " Des profits ? mon cul ! ".
Parce que les bénéfices, dès qu'on vend l'entreprise, ils ne sont plus pour vous, mais pour le propriétaire. Le collaborateur, lui, ne peut que pleurer ses stocks-options qui ne valent plus un radis, depuis que la bourse en a décidé ainsi.
Le nouveau slogan des fusions-acquisitions-restructurations (fusacs en abrégé), c'est : " Tout pour un (l'actionnaire) ; rien pour tous (les salariés) ".
Le vrai actionnaire, celui qui dirige les fusacs du monde entier à partir des fonds de pension anglo-saxons, n'est donc pas une personne physique, c'est une entité abstraite dont la seule représentation connue à ce jour semble être une machine à calculer qui ne compte que dans un sens : celui du plus. Quand il vend, c'est forcément au plus offrant, à qui il vante la qualité de ses personnels et de son encadrement.
Voici donc le nouvel axiome de l'économie financière : plus les cadres et les managers sont mis en avant, plus le chèque risque d'être gros… mais pas pour eux.
Ainsi, quand ils ont changé de propriétaire sans avoir pu donner leur avis ni toucher un kopek, les cadres et ces employés s'adonnent avec persévérance aux 35 heures. ...autres mots...

AAA

AAA - La règle 3 A (Actionnaire-Actionnaire-Actionnaire) dirige désormais la stratégie des entreprises cotées en bourse qui, d'ailleurs, ne l'ont plus tellement, la cote, vu le yoyo des indices boursiers.
Elle a remplacé la règle A2C (Actionnaire-Client-Collaborateur) qui sévissait dans les années préhistoriques, celles qui ont précédé l'e-krack, où chacun trouvait sa place dans une ambiance travailleuse, harmonieuse et détendue (bon, d'accord, c'était pas aussi idyllique !...).
Il paraît qu'à l'époque, les dirigeants d'entreprises décidaient vraiment entre eux de leur stratégie, en se préoccupant d'abord des intérêts de l'entreprise et en essayant de faire adhérer leurs collaborateurs à ces projets. Incroyable, non !
Désormais, c'est beaucoup plus simple, l'actionnaire est l'objectif unique à satisfaire et ce but sera atteint grâce à un outil (le client) et une ressource (le collaborateur).
Allez-y, prononcez-le : AAA ! Cela sonne comme le soupir de la mort d'un mythe : celui de l'entreprise, corps social créé par des hommes pour des hommes.
On aurait dû se méfier quand ils ont remplacé la " gestion du personnel ", par la " direction des ressources humaines "....autres mots...

93

93 - Se prononce " neuf-trois " pour insister sur l'appartenance à une communauté départementale et ethnologique (voir Jeunes des quartiers) ; s'utilise exclusivement dans le dialogue suivant : "T'es d'où, toi ? - Du neuf-trois ! ".
N'a rien à voir avec 69, même si on n'a jamais prouvé que les Lyonnais étaient particulièrement doués dans ce domaine.
Dans les Yvelines (78), où il existe pourtant des communautés semblables, on ne doit pas dire " sept-huit " sous peine de ridicule. Pourquoi ? On ne sait pas, c'est comme çà.
Cette attirance des jeunes pour les chiffres est un signe plutôt encourageant dans la perspective de ce monde technologique auquel nous devons les former.  ...autres mots...

01

01 - Les deux chiffres symboles du monde moderne, binaire, gouverné par l'ordinateur.
Tout commence avec l'électricité, rappelez-vous : 0, le courant ne passe pas ; 1, le courant passe. Au-delà, c'est trop compliqué.
Ce monde caricatural nous propose le choix entre deux solutions seulement, exclusives l'une de l'autre. Le courant n'a pas le droit de passer " plus ou moins " : il est ou il n'est pas. C'est le règne de l'alternative, de l'exclusion. L'univers digital est définitivement dichotomique. Ainsi, on est yin ou yang, jeune ou vieux, Mac ou PC, de gauche ou de droite, homme ou femme, 0 ou 1.
Tant pis pour les hermaphrodites, les artistes, pour tous ceux qui doutent, tant pis pour les adeptes du non-dit, tant pis pour toutes les aubes et tous les crépuscules. Plus de compromis, on est devant ou derrière la caméra, émetteur ou récepteur de messages, on ne peut plus être ailleurs.
Ces deux digits (à la fois chiffre et doigt) qui nous gouvernent sont d'affreux tyrans : avec les chiffres, ils nous disent que tout est mesurable, même l'amour ; avec les doigts, ils nous obligent à taper sur des claviers pour communiquer, c'est-à-dire pour exister. Le langage numérique est d'une extraordinaire simplicité et d'une formidable perversité.
Par extension : La " binarisation " du monde devient une sorte de jeu de société, dans lequel toute information lisible au départ doit obligatoirement se traduire en informatique par une suite incompréhensible de 0 et de 1.
Dans ce monde bizarre, il n'y a que deux sortes de joueurs : les " Fabricants" qui gagnent à tous les coups parce qu'ils peuvent changer à volonté leurs combinaisons de 0 et de 1 et les " Utilisateurs" qui sont obligés de payer pour deviner ce qui se passe à chaque distribution des cartes. S'ils ne trouvent pas la solution, ils piochent dans la case "Consultant" en doublant leur mise mais le résultat est rarement probant. La case chance s'appelle Analyste et, là, heureusement, on rigole beaucoup quand on lit les cartes. En dernier recours, l'utilisateur peut essayer la case Mode d'emploi : chaque carte explique le fonctionnement théorique d'une combinaison particulière de 0 et de 1, qui n'a évidemment rien à voir avec la réalité qu'on a pu observer. ...autres mots...

samedi 2 février 2008

Digitalité

Digitalité - De digital en anglais : numérique. Ce mot n'existe pas vraiment ailleurs qu'en musique (où il exprime une certaine façon d'utiliser ses doigts, sans connotation sexuelle) mais il est appelé à un grand avenir : la digitalité, c'est le monde numérique avec tous ses paradoxes, ses avancées et ses confusions, c'est la société régie par l'ordinateur et qui oublie parfois de penser avant d'agir. " Tant de mains pour changer le monde et si peu de regards pour le contempler " disait Julien Green ou Julien Gracq, voilà que je ne sais plus...Autres mots... 

DHEA

DHEA - Dehydroepiandrosterone Médical : Hormone de croissance du démon de midi. Informatique : La DHEA de l'ordinateur s'appelle Intel, qui nous pousse à changer de PC sans arrêt, en faisant des pubs à la télé. Société : le principe de la DHEA s'applique bien à toutes formes de désirs humains ; on en veut toujours plus par principe, sans savoir ce qu'on en fera vraiment.Autres mots... 

Devis

Devis - Toujours dépassé. Comme les délais.Autres mots... 

Démocratie

Démocratie - On savait déjà qu'elle avait des hoquets dramatiques aux portes de la surpopulation. On sait désormais qu'elle piétine aussi devant la surmédiatisation. N'importe quelle cause en effet peut aujourd'hui rassembler n'importe où suffisamment de monde pour qu'on en parle dans les médias. Elle devient alors une tendance, voire un modèle, un paradigme, qui doit s'imposer rapidement à tous. Peu importe la justesse de la cause ou sa réelle représentativité, ce qui compte c'est la présence des médias au moment du rassemblement. Ainsi en est-il de la crise internet ou des PC mais aussi des chasseurs de palombes, des anti-mondialisation, des écologistes, des gay pride, des rave parties… Ainsi en fut-il des First Tuesday, ces grands cocktails d'affaires qui réunissaient tous les premiers mardi de chaque mois les créateurs de start up, les capital-risqueurs… et les journalistes. On a cru que ces rendez-vous où l'on discutait levée de fonds autour d'un verre de champagne symbolisaient une nouvelle forme de business, à laquelle toutes les entreprises devraient sacrifier. Finalement, on s'est rendu compte que pour discuter sérieusement, une salle de réunion avec une longue table et des bouteilles d'eau minérale faisait aussi bien l'affaire, surtout si les journalistes n'y étaient pas invités. Dans l'entreprise, la démocratie s'arrête également aux portes du président. Les livres vantent le management collaboratif, le travail en groupe de projets, l'intéressement des salariés au développement de l'entreprise, l'encouragement de toute initiative venant de la base ; dans la réalité, l'entreprise française est toujours dirigée par un patron de droit divin qui décide tout seul dans son coin en ayant fait semblant d'écouter ses collaborateurs. C'est un truc qui étonne beaucoup les anglo-saxons qui sont habitués à ce que chaque réunion de travail démarre par un ordre du jour et se conclue par une décision. Ils sont bizarres, ces Anglais !Autres mots... 

Démarrer

Démarrer - Nom à hurler de rire du fameux bouton de Windows sur lequel il faut cliquer pour éteindre son ordinateur. Un truc pareil, fallait l'inventer ! Rappelons le mode d'emploi : la succession des propositions qui s'affichent à l'écran est la suivante : Démarrer-Arrêter-Redémarrer ou Arrêter-OK Plus généralement, symbole de l'ambiguïté du monde digital, ou tout est à refaire continuellement. Bill Gates adolescent aurait été très marqué par Picasso qui disait: " Toute création est d'abord destruction ". Il croyait que Picasso était programmeur. Depuis, il rachète toutes ses toiles pour essayer d'y trouver le code secret d'un nouveau langage. Chut ! Ne lui dites pas que ce dialecte mystérieux, c'est celui de la peinture ! Expliquer la peinture à Bill Gates, c'est comme apprendre à un éléphant à biner des patates : d'abord, il aurait du mal avec ses grosses pattes et, surtout, il n'en verrait pas l'utilité.Autres mots... 

Défi

Défi - Dans le business : méfiez-vous de ce mot! Si un patron vous dit " Nous continuons à faire face à de nombreux défis", traduisez " On perd des ventes et on ne sait pas pourquoi ". Le défi précède de peu la réorganisation. Analogie militaire : Aux défis d'avant-garde, succèdent les bataillons de synergies. Sous-entendu, quand on s'est planté devant, faut envoyer la troupe se faire massacrer.Autres mots... 

Cyber

Cyber - Préfixe désuet de tout ce qui, lié à internet, en fut comme doté d'une existence propre : cyberculture, cybercafé, cybersexe… Si on s'était rappelé que cyber vient de cybernétique, un mot d'origine grecque qui renvoie à la science du gouvernement des hommes, peut-être se serait-on gardé de toutes ces fausses nouveautés. Le cyber ayant beaucoup berné, devenons circonspect.Autres mots... 

dimanche 27 janvier 2008

Crise

Crise - L'économie moderne est binaire. En-dehors des périodes de grandes catastrophes (guerre du Golfe, MonicaGate, 11 septembre, etc.), elle ne connaît que deux états : la croissance ou la crise. On lui prédit le boom ou la catastrophe. Dès que ça va moins bien, çà va forcément mal. Résultat : elle passe sans transition du miracle à la panique, alimentée par tous ceux qui ont tellement peur que la crise arrive qu'elle finit par exister, par anticipation. Commentaire : Mais qu'ils sont frileux, ces cassandres* ! Un petit nuage à l'horizon et hop, les voilà qui rangent leurs billes, comme des gamins sur la plage qui, à la première goutte, partiraient s'abriter en courant. Résultat : no logo, no pub, no fric nulle part ! On n'a plus le droit d'avoir envie de quoi que ce soit. Circulez ! Fini de rêver, interdit de créer, plus rien à acheter. Ce qu'ils nous suggèrent, ces pauvres hères, c'est qu'on reste chez soi, terré sur son bas de laine, en évitant de respirer trop fort, des fois que çà se remarque. Pourtant, je ne sais pas si vous vous balladez, moi si, et partout où je vais, c'est bizarre, je ne suis jamais seul : il y a plein de marchands qui marchandent et de touristes qui touristent. Crise ou pas, çà troque à tout va, les gens se ruent sur les soldes, préparent les vacances ou la rentrée, bichonnent leur voiture. Alors, c'est quoi ce malaise vagal, ce catastrophisme viral qui veut nous faire croire que tout va mal parce que la bourse est fada, les analystes clonés et AOM en mal de liberté ? Il faudrait leur dire, aux pythies grelottantes, que l'économie n'est pas le TGV Méditerranée : s'il y a des hoquets ici et là, tout le monde n'est pas malade pour autant! Hélas, plus le business est high tech, plus les cassandres font " aie ma tête ! " Pourtant, internet ne vas pas fermer et les gens, les entreprises vont encore avoir besoin d'ordinateurs et de réseaux, de logiciels et de services. J'ai une idée : les entrepreneurs qui bougent devraient faire de la pub pour dire aux couards de croire davantage en eux ! Je verrai bien une affiche du genre : " Pendant que vous pleurez, nous on crée ! " Ou encore : " Les fripons frissonnent, les marchands marchent "… Bon, rassures-toi, maman, je crois que je ne ferai pas carrière dans la pub, je reste pianiste dans un bordel. * catégorie regroupant en période de crise certains industriels, investisseurs, analystes, pubeux et communicateurs peureux, que je ne nommerai pas, pour éviter les procès.Autres mots... 

Coopétition

Coopétition - Néologisme particulièrement tordu, donc d'origine anglo-saxonne. Désigne un business complexe qui pourrait se définir comme la coopération entre compétiteurs, ce qui est un comble. Définit en fait toute forme d'entente entre concurrents qui se fait sur le dos d'autres concurrents, exclus du marché. Ces derniers sont appelés les cocus-du-deal.Exemples : traité de Yalta, pot belge, marchés publics, etc ; ou bien, en informatique : Compaq travaille avec Digital puis le rachète pour concurrencer Hewlett-Packard ; puis Hewlett-Packard travaille avec Compaq et le rachète, etc. Commentaire : en art de la guerre comme dans celui de l'économie, la coopétition précède souvent l'intégration. Si je ne peux pas tuer tout de suite mon ennemi (concurrent), alors je vais d'abord m'entendre avec lui et, ensuite, à la première occasion, je l'étoufferai (rachèterai). Si Intel ou Microsoft veulent faire de la coopétition avec vous, c'est pour mieux vous manger mon enfant !Autres mots... 

Création de valeur

Création de valeur - Quand une start up , surtout dans les nouvelles technologies, accumule les pertes par des investissements somptuaires et un chiffre d'affaires inexistant, quand elle attire plein d'internautes sur son site web parce qu'il flashe dans tous les sens, quand elle fait beaucoup parler d'elle et de son nouveau marché (par exemple : le conseil boursier fondé sur l'astrologie), alors elle crée de la valeur. Quel est le contenu exact de cette valeur? On ne sait pas mais c'est pas grave. La création de valeur fut sans doute l'expression la plus usitée pendant toute la période du mirage de l'économie internet et son symbole le plus représentatif : elle ne voulait rien dire mais tout le monde en parlait. Aujourd'hui, n'employez pas ce mot à tort et à travers car il vous fera du tort et on vous regardera de travers.Autres mots... 

Cookie

Cookie - Anciennement : petit gâteau sucré, qu'on acceptait avec plaisir. Aujourd'hui : petit fichier informatique drôlement salé, qu'il faut refuser avec véhémence. Ces fichiers espions sont placés en douce sur votre disque dur par les éditeurs des sites internet que vous consultez. C'est ainsi que votre femme a pu vérifier que vous surfiez sur des sites porno quand vous lui disiez que vous étiez sur louvre.fr (Ceci dit… en cherchant bien…le côté déhanché de la Vénus de Milo…)Autres mots...