Démocratie - On savait déjà qu'elle avait des hoquets dramatiques aux portes de la surpopulation. On sait désormais qu'elle piétine aussi devant la surmédiatisation. N'importe quelle cause en effet peut aujourd'hui rassembler n'importe où suffisamment de monde pour qu'on en parle dans les médias. Elle devient alors une tendance, voire un modèle, un paradigme, qui doit s'imposer rapidement à tous. Peu importe la justesse de la cause ou sa réelle représentativité, ce qui compte c'est la présence des médias au moment du rassemblement. Ainsi en est-il de la crise internet ou des PC mais aussi des chasseurs de palombes, des anti-mondialisation, des écologistes, des gay pride, des rave parties… Ainsi en fut-il des First Tuesday, ces grands cocktails d'affaires qui réunissaient tous les premiers mardi de chaque mois les créateurs de start up, les capital-risqueurs… et les journalistes. On a cru que ces rendez-vous où l'on discutait levée de fonds autour d'un verre de champagne symbolisaient une nouvelle forme de business, à laquelle toutes les entreprises devraient sacrifier. Finalement, on s'est rendu compte que pour discuter sérieusement, une salle de réunion avec une longue table et des bouteilles d'eau minérale faisait aussi bien l'affaire, surtout si les journalistes n'y étaient pas invités. Dans l'entreprise, la démocratie s'arrête également aux portes du président. Les livres vantent le management collaboratif, le travail en groupe de projets, l'intéressement des salariés au développement de l'entreprise, l'encouragement de toute initiative venant de la base ; dans la réalité, l'entreprise française est toujours dirigée par un patron de droit divin qui décide tout seul dans son coin en ayant fait semblant d'écouter ses collaborateurs. C'est un truc qui étonne beaucoup les anglo-saxons qui sont habitués à ce que chaque réunion de travail démarre par un ordre du jour et se conclue par une décision. Ils sont bizarres, ces Anglais !Autres mots...
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