samedi 31 mai 2008

Bit(e)

Bit(e) - Sans e et pas d'amarrage, abréviation de binary digit, bidule binaire qui stocke l'information quelque part dans l'ordinateur, en général vous ne savez jamais où et à condition qu'on n'oublie pas de l'allumer.
Bit, c'est aussi un vieux mot anglais, qui veut dire un petit bout de machin (just a little bit) ou encore le mors dans la bouche du cheval. Quand votre ordinateur prend le mors aux dents et qu'il vous raconte n'importe quoi en hennissant, c'est qu'il a avalé ses bits de travers.
L'avantage du bit informatique par rapport à ses homophones, c'est qu'il n'a que deux valeurs : 0 ou 1. Contrairement au côté échangiste de la bite d'amarrage qui peut servir à plein de bateaux différents.
Et contrairement à l'autre qui, apparemment et c'est un peu agaçant, aurait des proportions extrêmement variables selon les individus et les situations.
C'est la vieille histoire des deux hommes qui soulagent leur vessie au-dessus de la margelle d'un pont de rivière: le premier dit " Le fonds de l'air est frais. " Le deuxième répond : " Le fond de l'eau aussi. "..autres mots....


Bios


Bios - Un mot ultra-technique pour paraître branché sans effort. Permet de gagner tout de suite l'estime de ses proches. Se prononce d'une traite : biosse.
Si on vous dit que cela signifie Basic Input Ouput System, cela ne vous servira guère dans les salons.
Rien à voir en tout cas avec le sexe qui peut être assimilé à un système d'entrée-sortie mais qui n'est pas basique.
Par contre, si vous pouvez caser dans une conversation: " T'as touché au set-up (prononcez sept-heuppe) de ton Bios pour changer les I-R-Q de tes périph ? ", soit on vous répond et là, prétextez un malaise, soit on vous regarde bouche bée comme si vous étiez un petit génie et vous pouvez commencer à signer des autographes et même, éventuellement, à écrire un livre sur la technologie. Autres mots... 

B2C


B2C - Prononcez bite-ou-scie. Modèle d'affaires consistant à vendre par correspondance électronique, au bout d'une heure de connexion, et en livrant sans respecter les délais, des produits non conformes à la demande, alors que l'on peut acheter en cinq minutes au même prix les produits appropriés au magasin du coin.
Difficile à mettre en œuvre, ce modèle a bien marché au départ mais les financiers ont arrêté d'y croire le jour où leur femme leur a demandé de faire les courses sur internet.
Rien à voir avec un boys band.
En anglais, abréviation de : business to consumer, c'est-à-dire directement du producteur au consommateur, mais via internet pour compliquer les choses. Sinon, ce serait trop facile.
Antonyme : B2B, prononcez bite-ou-bi , qu'on pourrait traduire en français par : la bourse ou la vie.
Car le B2B, c'est le business entre professionnels sur internet, le seul qui marche parce que les petits rigolos n'y sont pas admis et que le ticket d'entrée y est très élevé. Un peu comme la roulette au casino.
Dans un autre domaine, le B2C et le B2B sont des figures compliquées du kamasoutra, réservées à des contorsionnistes. Autres mots... 

mercredi 28 mai 2008

Barbares

Barbares - Ainsi a-t-on qualifié, pendant un certain temps, les créateurs de start up internet qui débarquaient sur des marchés encombrés en voulant tout casser et en ne respectant aucune règle : pas question, par exemple, d'attendre les profits pour aller en bourse.
L'objectif prioritaire du créateur était de faire parler de lui et de récupérer un maximum d'abonnés à son site web, par tous les moyens. Ensuite, le cours grimpait dans des proportions vertigineuses et il revendait ses parts en ayant décuplé sa mise, pour prendre sa retraite à 30 ans.
Hélas, " les faits sont têtus " nous avait prévenus Lénine et tout ne s'est pas passé exactement comme prévu. Mais c'est la faute aux financiers, bien sûr.
Le barbare se reconnaissait dans les salons d'affaires par une figure mal rasée d'où émergeaient des yeux brûlant d'une incroyable insolence, un peu comme ceux des consultants. Quand les cours boursiers se sont inversés, il a rasé sa barbe et il s'est mis à faire les yeux doux mais plus personne ne le regardait.
Antonyme : mutant. C'est le cadre d'entreprise traditionnelle qui, piqué par le virus du web, se prend tout d'un coup pour un entrepreneur internet. Il arrache sa cravate, chausse des Reebok et, l'œil allumé, se met à parler avec des mots bizarres: "Boys ! On va flamber 100 briques dans l'année pour affilier notre portail B2B". Ensuite, soit il devient patron de l'activité e-business de sa boîte et il est viré quelques mois après, soit il est viré tout de suite. Autres mots... 

Bande passante


Bande passante - Non, ce n'est pas un groupe de badauds! Au départ, la bande passante, c'est très technique, ça se calcule en mega ou gigaherz, c'est une unité pour mesurer les fréquences disponibles en communication.
La règle est simple: plus la bande est large, plus vous êtes saturé d'infos.
Aujourd'hui, le terme s'est étendu et désigne plutôt la capacité à supporter ce fameux haut débit dont personne n'a vraiment besoin, à part les opérateurs télécoms pour se refaire une santé, après leur flop dans le Wap et l'UMTS.
Si vous voulez paraître branché, dites plutôt : " Dis donc, ta sono (ta moto, etc.), elle a une méga bande passante ! " .
Quand un homme dit à une femme (ou inversement) " Toi, t'es une vraie bande passante ", cela peut être interprété de plusieurs manières… A manier donc avec précaution. Autres mots... 

Avenir


Avenir - Sombre, incertain, complexe mais aussi ouvert, flexible, changeant… Comme l'économie et comme les technologies.
Pierre Dac avait raison : " La prévision est difficile, surtout quand elle concerne l'avenir. " Autres mots... 

Avatar

Avatar - Dans le sens commun, désavoué par l'académie, avoir des avatars, c'est avoir des ennuis, des avanies.
Dans l'univers du jeu en réseau et des communautés sur internet, un avatar, c'est un clone virtuel du joueur ou de l'internaute, un pseudonyme derrière lequel il se cache et qui a une forme bien visible sur les écrans.
Ce qui n'est au départ qu'un jeu prend une consonance bien plus mystique quand on sait qu'avatar vient de l'hindou ou il symbolise les différentes incarnations humaines que peut revêtir Vishnou !
Méfiez-vous de vos avatars, ils vous apporteront peut-être des ennuis !
Le summum de l'avatar peut conduire à la schizophrénie, par exemple un homme politique qui se prendrait pour sa marionnette des Guignols ou encore un monde virtuel qui se croirait un monde réel, scénario bien connu des films cultes de science-fiction et des partis politiques. .Autres mots... 

lundi 26 mai 2008

Art

Art - Dernier espoir des moralistes ; dans les salons, il y a toujours quelqu'un pour dire : " Au 21e siècle, l'art remplacera la religion" .... Et les gens opinent alors gravement sans comprendre. Dans une variante contemporaine, art est remplacé par internet mais ça n'a pas pris parce que le net, ce n'est pas l'opium du peuple, c'est tout juste un bonbon qui n'a plus de goût. ...autres mots...

Arobase

Arobase (@) - Symbole d'internet : on ne sait pas ce que ce caractère veut dire ni d'où il vient ni à quoi il sert vraiment mais tout le monde en parle et l'utilise. Attention, quand vous épelez l'adresse de votre e-mail, ne dites pas arobase mais "at", à l'anglaise, sinon vous passez pour un demeuré. Les Anglais non plus ne savent pas pourquoi ils disent çà, mais ils le font avec tellement d'arrogance ! Autres mots... 

Ananova

Ananova - Créé en avril 2000, ce personnage a été labellisé par le livre Guiness des Records comme la première présentatrice de journal virtuelle.
On peut donc la regarder sur un site web ânonner des dépêches d'agence : on ne voit que sa tête et on imagine le reste.
On se dit qu'elle a tout d'une grande (femme sexy), tous les hommes ont envie de coucher avec elle, mais ce n'est pas possible, on peut juste la regarder et gémir de frustration.
Ananova dit autant de choses idiotes que les vraies présentatrices mais elle, au moins, elle n'a pas l'air d'y croire vraiment. Autres mots... 

Analyste


Analyste - Psychothérapie : un vieux professionnel qui écoute en privé et qui sait ce qu'il ne veut pas dire. Finances : un jeune amateur qui parle en public de ce qu'il ne sait pas et qui se trompe tout le temps.
Dans cette dernière acception, le mot pourrait être une contraction de anal et de kyste , vulgairement traduisible par " trou du cul ", plus quelques épithètes empruntées au vocabulaire médical (version salle de garde).
Commentaire : les virevoltes de la net économie et le yoyo boursier des valeurs high tech ont fait beaucoup de tort aux analystes, hier portés aux nues, aujourd'hui voués aux gémonies. S'ils avaient vus juste, ils seraient milliardaires et feraient la Une de Paris-Match. Mais les analystes ont un vrai problème, ils sont myopes : " Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. " dit le proverbe chinois. Il est pourtant tentant de prédire l'avenir boursier des entreprises sur la base de quelques calculs mathématiques tellement compliqués que personne ne les comprend et d'informations parcellaires, piochées ici et là, soigneusement amalgamées pour en faire une tendance. Un analyste qui parle doctement d'une entreprise ne la connaît pas, n'a jamais visité ses usines et n'a jamais réellement discuté avec ses dirigeants. Sinon il pourrait se laisser influencer. C'est un peu comme ces profs d'architecture aux Beaux-Arts qui se vantent devant leurs étudiants de n'avoir jamais construit une maison.Autres mots... 

dimanche 25 mai 2008

Amour

Amour - Agiter avant de s'en servir. Ou bien : Démarrer-Arrêter-Démarrer-Arrêter… Comme Windows.
Dans le temps, on parlait de l'amour de son métier.
Aujourd'hui, quand on parle d'amour dans le métier, il ne peut s'agir que de harcèlement sexuel ...autres mots...

samedi 24 mai 2008

Actionnaire

Actionnaire - En langage juridique une personne morale, c'est une organisation, une entreprise. Comme si une entreprise se préoccupait de la moralité!
Car le gros actionnaire est par définition une personne morale amorale, affectée d'un trouble oculaire spécifique: dans des comptes financiers, elle ne peut lire que la ligne du bas, celle du résultat ; cette ligne s'appelle en anglais bottom line, littéralement la ligne du derrière ; expression qu'on aurait envie de traduire - mais ce ne serait pas correct - par: " Des profits ? mon cul ! ".
Parce que les bénéfices, dès qu'on vend l'entreprise, ils ne sont plus pour vous, mais pour le propriétaire. Le collaborateur, lui, ne peut que pleurer ses stocks-options qui ne valent plus un radis, depuis que la bourse en a décidé ainsi.
Le nouveau slogan des fusions-acquisitions-restructurations (fusacs en abrégé), c'est : " Tout pour un (l'actionnaire) ; rien pour tous (les salariés) ".
Le vrai actionnaire, celui qui dirige les fusacs du monde entier à partir des fonds de pension anglo-saxons, n'est donc pas une personne physique, c'est une entité abstraite dont la seule représentation connue à ce jour semble être une machine à calculer qui ne compte que dans un sens : celui du plus. Quand il vend, c'est forcément au plus offrant, à qui il vante la qualité de ses personnels et de son encadrement.
Voici donc le nouvel axiome de l'économie financière : plus les cadres et les managers sont mis en avant, plus le chèque risque d'être gros… mais pas pour eux.
Ainsi, quand ils ont changé de propriétaire sans avoir pu donner leur avis ni toucher un kopek, les cadres et ces employés s'adonnent avec persévérance aux 35 heures. ...autres mots...

AAA

AAA - La règle 3 A (Actionnaire-Actionnaire-Actionnaire) dirige désormais la stratégie des entreprises cotées en bourse qui, d'ailleurs, ne l'ont plus tellement, la cote, vu le yoyo des indices boursiers.
Elle a remplacé la règle A2C (Actionnaire-Client-Collaborateur) qui sévissait dans les années préhistoriques, celles qui ont précédé l'e-krack, où chacun trouvait sa place dans une ambiance travailleuse, harmonieuse et détendue (bon, d'accord, c'était pas aussi idyllique !...).
Il paraît qu'à l'époque, les dirigeants d'entreprises décidaient vraiment entre eux de leur stratégie, en se préoccupant d'abord des intérêts de l'entreprise et en essayant de faire adhérer leurs collaborateurs à ces projets. Incroyable, non !
Désormais, c'est beaucoup plus simple, l'actionnaire est l'objectif unique à satisfaire et ce but sera atteint grâce à un outil (le client) et une ressource (le collaborateur).
Allez-y, prononcez-le : AAA ! Cela sonne comme le soupir de la mort d'un mythe : celui de l'entreprise, corps social créé par des hommes pour des hommes.
On aurait dû se méfier quand ils ont remplacé la " gestion du personnel ", par la " direction des ressources humaines "....autres mots...

93

93 - Se prononce " neuf-trois " pour insister sur l'appartenance à une communauté départementale et ethnologique (voir Jeunes des quartiers) ; s'utilise exclusivement dans le dialogue suivant : "T'es d'où, toi ? - Du neuf-trois ! ".
N'a rien à voir avec 69, même si on n'a jamais prouvé que les Lyonnais étaient particulièrement doués dans ce domaine.
Dans les Yvelines (78), où il existe pourtant des communautés semblables, on ne doit pas dire " sept-huit " sous peine de ridicule. Pourquoi ? On ne sait pas, c'est comme çà.
Cette attirance des jeunes pour les chiffres est un signe plutôt encourageant dans la perspective de ce monde technologique auquel nous devons les former.  ...autres mots...

01

01 - Les deux chiffres symboles du monde moderne, binaire, gouverné par l'ordinateur.
Tout commence avec l'électricité, rappelez-vous : 0, le courant ne passe pas ; 1, le courant passe. Au-delà, c'est trop compliqué.
Ce monde caricatural nous propose le choix entre deux solutions seulement, exclusives l'une de l'autre. Le courant n'a pas le droit de passer " plus ou moins " : il est ou il n'est pas. C'est le règne de l'alternative, de l'exclusion. L'univers digital est définitivement dichotomique. Ainsi, on est yin ou yang, jeune ou vieux, Mac ou PC, de gauche ou de droite, homme ou femme, 0 ou 1.
Tant pis pour les hermaphrodites, les artistes, pour tous ceux qui doutent, tant pis pour les adeptes du non-dit, tant pis pour toutes les aubes et tous les crépuscules. Plus de compromis, on est devant ou derrière la caméra, émetteur ou récepteur de messages, on ne peut plus être ailleurs.
Ces deux digits (à la fois chiffre et doigt) qui nous gouvernent sont d'affreux tyrans : avec les chiffres, ils nous disent que tout est mesurable, même l'amour ; avec les doigts, ils nous obligent à taper sur des claviers pour communiquer, c'est-à-dire pour exister. Le langage numérique est d'une extraordinaire simplicité et d'une formidable perversité.
Par extension : La " binarisation " du monde devient une sorte de jeu de société, dans lequel toute information lisible au départ doit obligatoirement se traduire en informatique par une suite incompréhensible de 0 et de 1.
Dans ce monde bizarre, il n'y a que deux sortes de joueurs : les " Fabricants" qui gagnent à tous les coups parce qu'ils peuvent changer à volonté leurs combinaisons de 0 et de 1 et les " Utilisateurs" qui sont obligés de payer pour deviner ce qui se passe à chaque distribution des cartes. S'ils ne trouvent pas la solution, ils piochent dans la case "Consultant" en doublant leur mise mais le résultat est rarement probant. La case chance s'appelle Analyste et, là, heureusement, on rigole beaucoup quand on lit les cartes. En dernier recours, l'utilisateur peut essayer la case Mode d'emploi : chaque carte explique le fonctionnement théorique d'une combinaison particulière de 0 et de 1, qui n'a évidemment rien à voir avec la réalité qu'on a pu observer. ...autres mots...